jeudi 3 novembre 2011

L'or des mélèzes

Jeudi 3 novembre 2011

Petite escapade dans la vallée de la Guisane. Nous n'avions jamais vu jusqu'ici les mélèzes dans leurs couleurs d'automne. Moitié par manque de disponibilité, moitié parce que nous trouvions que faire plus de 200 km pour cela était un caprice bien polluant. Et puis nous avons fini par nous dire qu'avec ce genre de considérations, nous ne ferions jamais rien, alors pour une fois, tant pis pour l'essence... Nous avons donc fait deux jours de randonnée, hébergés au Gîte de l'Aiguillette du Lauzet, dans la vallée de la Guisane. Les gérants du gîte, Hélène et Daniel, sont deux hôtes très sympathiques.

Première balade : remontée de la vallée en direction du col du Lautaret, en suivant le GR, puis montée sur le chemin du Roy, sentier en balcon qui rejoint l'Alpe du Lauzet. Là, nous sommes partis à la recherche des bouquetins, puis sommes redescendus directement sur le Lauzet.

L'Aiguillette du Lauzet vue depuis l'une des dernières maisons du hameau.
Nous venons de traverser la route du col et grimpons en direction du chemin du Roy.
Aiguilles de mélèze sur la neige
Sur le chemin du Roy, au fond,la route du col avec la galerie de protection contre les avalanches.

Arrivée en vue des chalets de l'Alpe du Lauzet (à gauche) et l'Aiguillette.
Nous trouvons les bouquetins dans les pentes herbeuses sous les Aiguilles de la Bruyère.


Les mâles sont des bêtes massives dégageant une grande impression de puissance

Entremêlement de cornes.
Comme nous, ces bouquetins profitaient d'un soleil d'une douceur inespérée en cette fin d'octobre. On avait l'impression qu'ils se faisaient bronzer.
A une prochaine fois...

La beauté des mélèzes en automne n'est pas surfaite, pourtant, promis, je ne pousse pas la saturation des photos !


Retour sur le Lauzet. L'ubac et le fond de la vallée sont déjà dans l'ombre.


Deuxième balade : circuit en balcon au dessus du Monêtier, sur la cime des Conchiers.
Croix de bois, croix de nuages.
Le plateau des Conchiers
Splendeur des sous-bois.
Retour au Monêtier, et salut au bouquetin de bronze qui veille sur la mairie.

dimanche 2 octobre 2011

Brame du cerf

Dimanche 2 octobre

Nous sommes allés nous cacher de longues heures pour observer les cerfs, moins timides et plus visibles pendant la période du brame.
L'affût, c'est génial car on est là avant les bêtes, même si l'on en dérange forcément quelques unes en arrivant et en repartant. On fait en quelque sorte partie du paysage. Etant immobiles, on est dépendant du bon vouloir des animaux qui passeront ou ne passeront pas. On attend donc des heures, avec les crampes et les fourmis qui arrivent ou la tremblote qui s'installe dans une jambe trop longtemps crispée. Et puis parfois, le miracle se produit : une bête arrive, elle passe tout près. On a quelques secondes pour sortir de sa torpeur, surtout ne pas faire craquer une brindille en se penchant vers l'appareil photo, viser tant bien que mal avec la housse insonorisante qui gêne les manipulations.
Une bête qui broute peut rester une heure devant nous.
Les cerfs que nous avons vus dans la souille y sont restés environ cinq minutes, le temps de boire, de faire gicler la boue avec leurs pattes, de se faire un shampoing sur les bois, puis de se vautrer un peu dans tous les sens (avec les animaux que nous avons vus, le cérémonial se déroulait toujours dans cet ordre).
Par contre, un cerf qui ne fait que traverser, ça va très très vite : même s'il marche tranquillement, sa foulée est très longue, et il avance !

Ce monsieur avait belle allure, pourtant il semblait célibataire, du moins au moment de son passage.
Alors que celui-ci, nettement moins costaud, était accompagné de la dame ci-dessous et de son enfant (sans doute issu d'une autre union...) 

Le rituel à la souille : d'abord, on boit. Ca peut durer très longtemps, et un cerf qui déglutit, ça fait du bruit.
Ensuite, on fait gicler la boue. Là, le cerf est vraiment sympa : il fait en sorte que le reflet du soleil dans la flaque l'éclaire par dessous. Il fait donc à la fois le modèle et l'assistant du photographe en tenant le réflecteur.
Le shampoing.
Le bain
Et puis on s'en va, la tenue impeccable, et les bois bien gominés.
Là, c'est un monsieur d'un tout autre calibre qui vient faire ses ablutions. Je n'ai pas pu le prendre en train de boire, car il était juste derrière l'arbre. J'ai quand même pu figer le coup de sabot dans la flaque.
Le shampoing.
Le bain.
Plus tard, nous rencontrons le même monsieur (précédé de ses cinq épouses) dans cette clairière.

Alors, me direz-vous, où aller pour être émerveillé par ce spectacle son et lumière (car, bien évidemment, ces messieurs brament avec leur grosse voix qui fait très peur la nuit). Je ne sais pas où vous allez, vous, mais moi, je vais au parc Bachelard à Grenoble. Le plan figure ci-dessous. Attention, ne venez pas tous en même temps : il n'y a que 22 places de parking. Et bien entendu, il faudra attendre que les petits enfants, les mamans et les papas, les nounous avec leurs poussettes, tout le monde ait déserté les lieux... Les cerfs sont bien trop timides pour supporter les cris des enfants, même lorsqu'ils jouent gentiment ;-)


Bon, allez, devant l'abondance de mails mi crédules, mi incrédules que je reçois, je vous avoue : bien évidemment, ce n'est pas à Bachelard que j'ai fait ces photos, mais la déontologie interdit de révéler ses sources sous peine de voir rapidement un public bruyant semer la panique dans les sous-bois...

mercredi 7 septembre 2011

Petit tour dans les enclos paroissiaux

Août 2011

Si vous vous rendez en Bretagne, essayez à tout prix de consacrer une journée aux enclos paroissiaux. Un enclos paroissial est constitué d'une église entourée d'un mur percé d'une porte triomphale, et enserrant un calvaire et un ossuaire. La beauté de l'enclos est représentative de la richesse de la paroisse à l'époque où il a été construit. Les sculptures sur le calvaire principalement étaient un support à l'enseignement de la religion. Elles illustrent la vie du Christ.
Il y a tant à voir qu'on pourrait y passer des jours, et je ne prétends ici que vous donner l'envie d'aller voir ces enclos, au moins les plus connus (Saint Thégonnec, Guimiliau, Lampaul Guimilau).
L'enclos de Guimiliau
Ecce homo. Voici l'homme, dit Ponce Pilate.

Le Christ, les yeux bandés, est frappé par deux hommes qui jouent à lui faire deviner d'où viennent les coups. A Saint Thégonnec, comme ici, les méchants ont un sexe très développé, car chacun le sait, le sexe, c'est mal !
La première cuite de l'histoire humaine : Noé a planté de la vigne, il a fait du vin, il en a trop bu, et il se balade les fesses  à l'air. Son fils  Cham en rit et lui soulève la tunique. Il sera maudit. Regardez bien, il s'en doute, il fait déjà la gueule. Un des autres fils (Sem ou Japhet ?) essaie d'arrêter le geste odieux de Cham. Il sera récompensé. Il le sait, il a le sourire jusqu'aux oreilles.

La cène. Regardez Judas, à gauche, qui a déjà la bourse pleine de l'argent de sa trahison.
Tremblez, jeunes filles. Voici Katel Gollet qui dansait trop souvent, trop longtemps, et qui est précipitée sans ménagement en enfer.
Et voici comment concevoir une femme. Prenez un homme ordinaire, Adam, par exemple. Attendez qu'il dorme profondément, et d'une de ses côtes, extrayez une femme. Il suffisait d'y penser.
L'intérieur des églises est tout aussi admirable.