dimanche 2 octobre 2011

Brame du cerf

Dimanche 2 octobre

Nous sommes allés nous cacher de longues heures pour observer les cerfs, moins timides et plus visibles pendant la période du brame.
L'affût, c'est génial car on est là avant les bêtes, même si l'on en dérange forcément quelques unes en arrivant et en repartant. On fait en quelque sorte partie du paysage. Etant immobiles, on est dépendant du bon vouloir des animaux qui passeront ou ne passeront pas. On attend donc des heures, avec les crampes et les fourmis qui arrivent ou la tremblote qui s'installe dans une jambe trop longtemps crispée. Et puis parfois, le miracle se produit : une bête arrive, elle passe tout près. On a quelques secondes pour sortir de sa torpeur, surtout ne pas faire craquer une brindille en se penchant vers l'appareil photo, viser tant bien que mal avec la housse insonorisante qui gêne les manipulations.
Une bête qui broute peut rester une heure devant nous.
Les cerfs que nous avons vus dans la souille y sont restés environ cinq minutes, le temps de boire, de faire gicler la boue avec leurs pattes, de se faire un shampoing sur les bois, puis de se vautrer un peu dans tous les sens (avec les animaux que nous avons vus, le cérémonial se déroulait toujours dans cet ordre).
Par contre, un cerf qui ne fait que traverser, ça va très très vite : même s'il marche tranquillement, sa foulée est très longue, et il avance !

Ce monsieur avait belle allure, pourtant il semblait célibataire, du moins au moment de son passage.
Alors que celui-ci, nettement moins costaud, était accompagné de la dame ci-dessous et de son enfant (sans doute issu d'une autre union...) 

Le rituel à la souille : d'abord, on boit. Ca peut durer très longtemps, et un cerf qui déglutit, ça fait du bruit.
Ensuite, on fait gicler la boue. Là, le cerf est vraiment sympa : il fait en sorte que le reflet du soleil dans la flaque l'éclaire par dessous. Il fait donc à la fois le modèle et l'assistant du photographe en tenant le réflecteur.
Le shampoing.
Le bain
Et puis on s'en va, la tenue impeccable, et les bois bien gominés.
Là, c'est un monsieur d'un tout autre calibre qui vient faire ses ablutions. Je n'ai pas pu le prendre en train de boire, car il était juste derrière l'arbre. J'ai quand même pu figer le coup de sabot dans la flaque.
Le shampoing.
Le bain.
Plus tard, nous rencontrons le même monsieur (précédé de ses cinq épouses) dans cette clairière.

Alors, me direz-vous, où aller pour être émerveillé par ce spectacle son et lumière (car, bien évidemment, ces messieurs brament avec leur grosse voix qui fait très peur la nuit). Je ne sais pas où vous allez, vous, mais moi, je vais au parc Bachelard à Grenoble. Le plan figure ci-dessous. Attention, ne venez pas tous en même temps : il n'y a que 22 places de parking. Et bien entendu, il faudra attendre que les petits enfants, les mamans et les papas, les nounous avec leurs poussettes, tout le monde ait déserté les lieux... Les cerfs sont bien trop timides pour supporter les cris des enfants, même lorsqu'ils jouent gentiment ;-)


Bon, allez, devant l'abondance de mails mi crédules, mi incrédules que je reçois, je vous avoue : bien évidemment, ce n'est pas à Bachelard que j'ai fait ces photos, mais la déontologie interdit de révéler ses sources sous peine de voir rapidement un public bruyant semer la panique dans les sous-bois...

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