Nous sommes montés pour la dernière fois de ce mois de juin à la rencontre des biches et de leurs faons dans le Vercors. Notre endroit de prédilection est affublé d'un micro-climat plutôt désagréable. Dès qu'il y a un peu de mistral, cela se traduit ici par du brouillard une bonne partie de la journée, un froid glacial et un phénomène d'accélération du vent. Le brouillard se condense sur l'herbe et sur les arbres, et on a l'impression qu'il pleut. En tout cas, on a vite les pieds trempés et il faut sérieusement s'habiller pour supporter la longue immobilité d'un affut.
Bref, pas très agréable pour les humains, mais les biches ont l'air de s'y plaire, et l'humidité de la fin du printemps a rendu la végétation luxuriante. Le problème, c'est qu'il est difficile de voir les faons tant l'herbe est haute. Au moins, ces adorables bêtes auront de quoi manger et nous leur souhaitons longue vie...
En fin de journée, alors que nous marchions sur la pointe des pieds (je n'ose pas dire à pas de loup) sur un petit chemin, nous avons aperçu les oreilles d'un faon au dessus des fleurs. Il avançait tout doucement en grignotant quelques herbes, puis il s'est mis à gratter le sol pour se faire une couchette, et s'est enseveli dans l'herbe. Nous nous sommes éloignés à 150 ou 200 mètres, et nous avons attendu, espérant assister au réveil de la sieste ou voir sa mère arriver. Une heure et quart plus tard, il dormait toujours, et comme il commençait à faire nuit, nous sommes rentrés, toujours sur la pointe des pieds.
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